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union européenne - Page 5

  • OGM : drôle de feu vert pour la culture du maïs TC1507 en Europe

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    Majoritaires, les pays en faveur de l'interdiction du maïs OGM TC1507 en Europe n'ont pas eu gain de cause. Photo archives AFP

    Un nouvel OGM, le maïs TC1507 du groupe américain Pioneer, devrait être autorisé à la culture dans l'UE. En dépit de l'opposition majoritaire de dix-neuf pays dont la France, les Etats membres ne sont pas parvenus, mardi 11 février, à réunir une majorité qualifiée pour la bloquer. Décryptage.

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    Majorité contre l'autorisation de culture du TC1507 oui, mais "pas qualifiée". Et donc, "pas de décision", a annoncé la présidence grecque de l'Union européenne, à l'issue d'un débat public entre les ministres des Affaires européennes à Bruxelles. Par voie de conséquence, la culture doit être autorisée. En effet, cela paraîtra incompréhensible, voire anti-démocratique, aux yeux du citoyen lambda, mais "la règle veut que si le Conseil (des Etats) ne prend pas de décision, la Commission européenne doit approuver la culture dans les prochaines 24 heures", a expliqué le service juridique du Conseil. Autrement dit, selon les règles de l'institution européenne, si on ne vote pas contre, alors on est pour.

    Dix-neuf Etats ont voté contre, cinq ont voté pour et quatre se sont abstenus

    Si une large majorité des Etats, dix-neuf, dont la France, se sont opposés à l'approbation du maïs transgénique Pioneer 1507, le produit fabriqué conjointement par les groupes américains DuPont et Dow Chemical qui résiste aux insectes ne peut être interdit. Pourquoi ? En Europe, la règle du vote n'est pas "un Etat, une voix". Chaque pays lorsqu'il vote, compte pour un certain nombre de voix. Les dix-neuf pays contre ne totalisent que 210 voix, alors que la majorité qualifiée pour bloquer était de 260 voix. Cinq pays ont voté pour: l'Espagne, le Royaume-Uni, la Suède, la Finlande et l'Estonie. Mais surtout, les abstentions au dernier moment de l'Allemagne (29 voix), de la Belgique (12 voix), du Portugal (12 voix) et de la République Tchèque (12 voix) ont cruellement fait défaut à l'opinion majoritaire.

    stephane-le-foll_942120_460x306 (1).jpg"L'Europe n'a pas besoin de ce maïs transgénique, et elle n'en veut pas"

    La déception de la France est grande. L'Hexagone a particulièrement bataillé pour obtenir l'interdiction de cet OGM et son ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a mouillé sa chemise pour rallier l'Allemagne à son camp. Mais, suite à une intervention personnelle de sa chancelière Angela Merkel, cette dernière s'est finalement abstenue, comme elle l'avait annoncé. L'avocate Corinne Lepage, eurodéputée et rapporteure du Parlement sur la proposition d'interdictions nationales d'OGM, a réagi vertement en appellant la Commission à retirer sa proposition d'autorisation du maïs transgénique  TC1507. "Les deux tiers du Parlement, des Etats-membres et des citoyens européens ne veulent pas de cette autorisation", argumente-t-elle dans un communiqué de presse où elle martèle: "L'Europe n'a pas besoin de ce maïs transgénique et elle n'en veut pas".

    ogm monsanto.jpgPas de TC1507 pour la France ?

    La France, qui ne veut des OGM et du TC1507 sur son territoire, devra-t-elle passer sous les fourches Caudines de l'Europe? A priori non. Les Etats de l'Union européenne ont en effet la possibilité d'interdire politiquement sur leur territoire un OGM, même s'il est autorisé par l'Union européenne. Ainsi, le Parlement français doit adopter le 10 avril prochain une proposition de loi interdisant la culture du maïs transgénique en France, dont le fameux maïs TC1507. Déposée le 4 février dernier par le sénateur socialiste de l'Aveyron Alain Fauconnier, avec le soutien du gouvernement, la proposition de loi aura aussi pour effet de sécuriser juridiquement l'interdiction du maïs MON 810. Le Conseil d'Etat a en effet annulé l'été dernier un arrêté d'interdiction de cet OGM produit par l'américain Monsanto, qui datait de 2011 et dont le renouvellement d'autorisation est justement en cours d'examen par l'Union européenne. La France, comme les Etats membres opposés à l'autorisation de ce maïs transgénique, n'est toutefois pas à l'abri de contentieux ultérieurs concernant les OGM.

    Une chose est sûre : à l'approche des élections européennes qui auront lieu en France le 25 mai prochain, on peut craindre que le caractère peu démocratique de cette décision ne contribue à renforcer le sentiment anti-européen des citoyens appelés aux urnes. Qui n'en ont pas vraiment besoin.

    Cathy Lafon

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    • Quatre OGM ont obtenu jusqu'à ce jour une autorisation de culture dans l'Union européenne, mais un seul est encore cultivé dans quelques Etats, le maïs MON810 du groupe américain Monsanto, qui a demandé le renouvellement de cette autorisation. Les autres, deux maïs (BT176 et T25) et la pomme de terre Amflora, ont été abandonnés
    • Le texte du projet de loi d'Alain Fauconnier sur l'interdiction du maïs transgénique en France: cliquer ICI

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  • Surpêche : Mélanie Laurent se met à nu pour les poissons

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    Faire poser des stars en petite tenue en compagnie de poissons ou de crustacés? C'est la drôle d'idée de la campagne anglaise, baptisée "Fish Love", qui veut sensibiliser les Européens au problème de la surpêche. L'actrice française Mélanie Laurent a souhaité y participer.

    Mélanie en pince pour l'océan

    anne marie vergez.jpgEngagée auprès de l'ONG Greenpeace dans la lutte contre la surpêche, la belle Mélanie en pince pour l'océan, la mer et leurs habitants. Elle l'a déjà montré en assurant la narration  française du documentaire "The end of the line" sur la surpêche et en participant à un débat aux côtés d'Anne-Marie Vergez (patronne de pêche luzienne) et d'Hélène Bourges (Greenpeace), à Saint-Jean-de-Luz, pour défendre la pêche artisanale (photo ci-contre). De là à poser, nue, en exhibant fièrement un crabe devant sa poitrine, il y a quand même un sacré pas à franchir... Mais quand on aime et qu'on est écolo, on n'hésite pas à donner de sa personne.

    "Fish Love" : les stars s'engagent contre la surpêche

    surpeche,populations halieutique,lutte,prévention,vote,union européenne,europe,exposition,photoL'actrice française est loin d'être la seule à avoir répondu à l'invitation d'Alan Gelati, photographe de mode italien, et du Britannique Rankin, dans le cadre de "Fish Love". D'autres célébrités sont prêtes à déclarer leur flamme aux poissons, mollusques et crustacés qui peuplent nos mers. Vingt-quatre clichés de stars, de Lizzy Jagger, actrice et modèle, qui chevauche un énorme lieu jaune en tenue d’Eve, à l’acteur Sir Ben Kingsley, torse offert, qui tient un poulpe dans sa main, sont également exposés à la galerie Baudoin-Lebon, à Paris (IIIe), jusqu’à ce samedi 1er juin.

    Le vote de l'Europe contre la surpêche

    Une fois n'est pas coutume, les écolos ont une autre raison de se réjouir aujourd'hui. C'est moins glamour que Mélanie Laurent avec son crabe, mais tout aussi important (sinon plus...) : les pays de l'UE et le Parlement européen ont trouvé un accord  sur l'épineux dossier de la réforme de la politique commune de la pêche (PCP) dans la nuit du  mercredi 29 mai au jeudi 30 mai : la  pêche communautaire doit devenir plus durable en limitant progressivement les pratiques de surpêche dès 2014.

    surpeche 3.jpgLimiter à 5 % la quantité des poissons pêchés et rejetés

    En février dernier, le Parlement européen avait voté à une écrasante majorité (502 voix contre 137) le projet de loi sur la réforme du règlement de base de la politique commune de la pêche (PCP), en faveur d'une pêche durable. Pour limiter le déclin des ressources halieutiques, le compromis obtenu à l'arraché prévoit de limiter à 5% la quantité des poissons non commercialisables pouvant être rejetés par dessus-bord car trop petits, abîmés ou hors quotas. Ces "captures accessoires", représentent aujourd'hui jusqu'à un quart des prises de l'Union européenne. Les poissons, qui pour la plupart meurent après leur rejet, devront désormais être débarqués par les pêcheurs pour les inciter à davantage de sélectivité. Le Parlement européen qui prônait une interdiction totale de cette pratique, s'est finalement aligné sur les Etats membres.

    La pression des ONG

    L'UE est la troisième puissance de pêche mondiale derrière la Chine et le Pérou, mais ses ressources halieutiques déclinent: 47% des stocks de poissons en Atlantique et 80% en Méditerranée sont affectés par la surpêche. L'accord européen est donc un vrai succès pour la protection de la ressource naturelle halieutique. Il est aussi le résultat d'un processus inédit de négociations à trois avec la Commission européenne, qui s'est en fait déroulé sous la pression constante d'un quatrième acteur : les ONG et des associations de défense de l'environnement maritime, dont le collectif Océan 2012, qui regroupe 180 de ces organisations. 

    carton_fishlove.jpg"Fish love" deuxième saison...

    Si l'Europe vient de marquer des points dans la lutte contre la surpêche, cette pratique reste à combattre dans d'autres régions du monde. Alors, si on a raté l'expo "Fish Love" (tout le monde n'est pas Parisien...), on peut visualiser les photos sur internet. On peut aussi s'organiser pour la prochaine "Fish Love", prévue à partir d'une nouvelle série de clichés toute aussi étonnante, réalisée par le portraitiste Denis Rouvre. Avec des stars françaises dont les noms sont encore tenus secrets...

    Cathy Lafon

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  • Fil vert. Résidus de pesticides : Bruxelles minimise-t-elle les chiffres ?

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    Traitement de culture par des pesticides Photo DR

    C'est une info révélée aujourd'hui par le Nouvel Obs : selon l'écologiste François Veillerette, le porte-parole de l’association Générations Futures, Bruxelles mettrait en oeuvre une nouvelle méthode de mesure des résidus de pesticides visant à  minimiser le niveau réel des pesticides présents dans les fruits, légumes et autres céréales servis sur nos étals. 

    Un nouveau "scandale" sanitaire

    veillerettte.jpgD'après les écolos, avec cette nouvelle méthode, les fonctionnaires européens ne joueraient le jeu de la prévention sanitaire et de l'écologie qu'en apparence :  ils prétendent en effet vouloir prendre en compte l’incertitude analytique des différents laboratoires qui sont en charge de mesurer les "résidus de pesticides". Louable objectif : le différentiel peut en effet se situer entre 1 et 3 milligrammes par kilo et il conviendrait donc de le mesurer précisément pour savoir si la présence de produits phytosanitaires est ou non supérieure aux normes maximales en vigueur. "Sauf que la Direction générale de la Santé et des Consommateurs a considéré que la valeur qu’il convient de retenir pour juger d’un éventuel dépassement sera toujours… la plus basse !", explique Veillerette (photo ci-contre) qui juge qu'il pourrait s'agir là d'un nouveau "scandale" sanitaire.

    "Pesticides : j’accuse Bruxelles d’homologations illégales"

    Déjà, en avril dernier, plusieurs ONG européennes avaient dénoncé un système d’autorisation massif de nombreux nouveaux pesticides et le porte-parole de Génération Future avait accusé "Bruxelles d'homologations illégales" de pesticides, grâce à ce qu'il appelle "une procédure diabolique d’homologation de substances dangereuses" : le principe de la "re-soumission". Nouvelle "invention" mise au point en 2007 dans le secret du Comité Permanent de la Chaîne Alimentaire  où siègent des représentants des États et de la Commission, la "re-soumission" est formalisée par le Règlement 33/2008 et elle accorde une seconde chance d’homologation à l’industrie pour des pesticides comportant pourtant des lacunes dans les données ou présentant des dangers avérés et qui auraient dû être retirés. Résultat : sur  87 pesticides présentés, 64 avaient été homologués à la date du 3 avril dernier.

    Un nouveau tour de passe-passe de Bruxelles ? 

    Selon François Veillerette, Bruxelles se livrerait donc à un tour de passe-passe statistique qui  "revient à diviser par deux les quantités de pesticides retrouvées dans les aliments et à surexposer les populations européennes". Quant au commissaire européen John Dalli, qui était en charge du dossier, il a été "démissionné" il y a quelques semaines pour entente avec un industriel du tabac suédois...  

    Tout ça manque vraiment de clarté...

    Cathy Lafon 

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